Placée sous le signe de la poésie, l’exposition reprend le titre d’un livre qu’Agnès Thurnauer a publié avec Tiphaine Samoyault et que celle-ci avait intitulé A comme Boa, dans lequel des photographies de Matrices conversent avec un ensemble de poèmes de l’autrice. Fondamental dans l’œuvre d’Agnès Thurnauer, ce dialogue entre langage et image se retrouve tout au long du parcours où la lettre se fait peinture, sculpture, architecture sonore et devient même un espace à arpenter. C’est ce que l’artiste appelle la « corporéité » du langage : la lettre et le mot apparaissent comme des espaces physiques que le corps peut expérimenter et habiter, jusqu’à une immersion totale, comme dans l’installation qu’Agnès Thurnauer a spécialement créée pour l’exposition. Intime, le voyage proposé par l’artiste fonctionne comme une invitation : pour elle, habiter le langage c’est s’ouvrir à l’autre.