Dominique Gagneux : Connexions\Collections est un type d’exposition qui propose à des artistes d’aujourd’hui d’établir un contact avec des objets appartenant à l’histoire de l’art. Ces dialogues nouveaux peuvent être d’ordre formel ou conceptuel. Comment as-tu abordé cette relation ?Quelles sortes de connivences as-tu privilégiées ?
Agnès Thurnauer : J’ai toujours regardé l’histoire de l’art de façon atemporelle. L’époque à laquelle les oeuvres ont été produites compte moins pour moi que la relation que nous établissons aujourd’hui avec elles. On peut se sentir très proche d’une oeuvre créée il y a très longtemps. La familiarité du lien que nous engageons avec elle évacue les années ou les siècles qui nous en séparent. Comme mon travail s’intéresse beaucoup au langage, au dialogue et à la réciprocité, j’ai choisi trois séries qui parlent de cette relation que nous établissons avec les oeuvres. Comment
nous nous tenons devant elles (la série Big-big et Bang-bang), le temps que nous leur consacrons (la série des Dessins préparatoires), la conversation qui s’engage avec elles (la série des Prédelles).
Par ailleurs, j'ai demandé aux quatre autrices Marie Darrieussecq, Hélène Giannecchini, Anne Kawala et Tiphaine Samoyault d'écrire un texte sur la relation entre le gisant d'Alienor lisant et la sculpture de L'Ouragane de Germaine Richier que j'ai placée devant elle dans l'abbatiale. Une relation très inspirante s'est instantanément créée entre ces deux figures que tout semble opposer.